Le jeu idiot de l’été !

On vous rappelle la règle : un groupe dont le nom est LONG et un titre … qui n’en finit pas 😉

« La playlist qui tue (le temps) », un adhérent avisé nous soumet ceci, qui nous rapproche bien de septembre.

Qui trouve mieux? …et gagne une ph(r)ase de Marcel Proust remastérisée!

Bring Me The Head Of Paul McCartney On Heather Mills Wooden Peg (a.k.a. Dropping Bombs On The White House)

Ouverture facile, des énigmes faciles…ou pas !

Vous êtes amateurs d’énigmes, vous aimez vous creuser les méninges, aucun mystère ne vous résiste ? Ce site est fait pour vous : Ouverture facile

« Ouverture Facile est un jeu d’énigmes en flash à difficulté croissante. Dans ces énigmes vous allez devoir progresser de niveau en niveau par la réflexion, la recherche d’indices sur le site d’Ouverture Facile et en vous documentant sur Internet. Bonne chance ! » C’est par ce petit paragraphe que vous êtes accueillis, il ne vous reste plus qu’à vous lancer… Et si les premiers niveaux sont plutôt abordables, la difficulté monte très vite, ne croyez pas venir à bout des quelques 90 niveaux en quelques heures ! Comptez plutôt en semaines ou en mois !
Si au bout de 6 mois vous êtes encore bloqué sous le trentième niveau, passez donc à la version junior ! Il n’est cependant pas dit que veniez à bout des 113 énigmes qui la compose car là aussi la difficulté va crescendo.

Ce jeu est prenant, particulièrement énervant surtout quand on sait qu’on est à deux doigts de la solution mais qu’à chaque tentative on se voit répondre « Réfléchissez avant de taper n’importe quoi 🙂  » et des plus jouissif quand après des jours à se torturer la cervelle pour comprendre l’énigme on peut enfin accéder au niveau suivant.

La bibliothèque décline toutes responsabilités en cas d’arrachage massif de cheveux ou de dégradation du matériel informatique. Vous êtes prévenus !

Pendant les travaux, les oreilles restent ouvertes…

Cinq semaines de fermeture, cinq joyaux à soumettre à votre appréciation émérite.
A tout seigneur tout honneur, nous commencerons par le blues. Et par la même occasion, assumerons les contradictions inhérentes à la fonction de catalogueur fou (spécimen de bibliothèque plongeant dans une prudente expectative les meilleurs entomologistes).

 

 

 

 

 

 

Premier exemple : nous avons classé Roland Tchakounté, Camerounais du delta du Mississippi et du lac Michigan de par ses ascendants artistiques, au rayon Musiques du monde. Pourquoi ? nous direz-vous. Parce que, vous répondrons-nous. Moins arbitrairement, Tchakounté crache sa colère électrique ou susurre sa nostalgie acoustique en bamiléké, la langue de ses origines. Dans l’un ou l’autre registre, c’est bien de l’Afrique qu’il est question sur « Ndoni », et des raisons de l’aimer, de l’aider, de la rêver, ou de lui botter le cul.
De Nicolas Repac, on s’est résigné (!?) à ne plus proférer tiens-on-ne-l’attendait-pas-là, magnifique poncif fort prisé de la presse spé. Ce génial touche-à-tout est définitivement ubiquiste, qu’on se le dise ! Et « Black box » est son grand œuvre, qu’on se le braille. Sous-tendue par la figure d’Alan Lomax, autre fondu notoire des cultures nègres, la musique fait constamment l’aller-retour entre deux continents pour mieux les rapprocher. Maniant, et mariant en parfait équilibre, l’émotion brute des work songs originelles, et les architectures sonores élaborées d’un orfèvre en la matière –qui ne sont pas sans évoquer en deux ou trois occasions le meilleur de RZA, l’âme (damnée ?) du Wu-Tang Clan.
C’est indiscutablement du blues, et vous le trouverez facilement, dans la section Musiques électroniques. Pourquoi ? Parce que, bien évidemment.

La troisième balle de break, on vous la fait en passing shot et à La Roulette Rustre. 2 filles, 2 garçons, et 22 instruments paraît-il, qui vous offrent tout à la fois « Un peu d’air » et de l’espace. Un gigaoctet précisément, sur le zigouigoui USB en forme de clé (des chants) accompagnant le cd. Pas notre exemplaire en prêt, soit dit en passant, donc achat vivement recommandé. Ce n’est pas du blues, plutôt du rock, parfois électro, souvent poétique, totalement universel, et nous le rangerons donc en chanson française. En toute logique… n’est-ce pas ?

Mr Day fut un, et sont aujourd’hui cinq –ça va, vous suivez toujours ? Eric Duperray , fondateur du groupe, redoutable activiste et chef de gang aux états de services parfaitement respectables, est tombé tout jeune dans la deep house. Il en est resté imprégné de cette bonne vieille soul toute poisseuse, celle qui colle si bien à l’âme et aux doigts que « Dry up in the sun » est à vos risques et périls. Quant à eux, ils contournent élégamment l’obstacle du plagiat, mêlant nectar Motown-Stax et friandise pop sixties avec une rare détermination dans le dosage.
Bravo, vous avez deviné ! Ce n’est pas complètement de la soul. Soit un bon motif pour l’étiqueter ainsi, et pi c’est tout. Non mais !

Avec tout le respect dû à Madonna pour l’ensemble de son œuvre (hem…), on lui préfère nettement Ry Cooder dans le rôle du dézingueur rigolard de rednecks. Voyez la pochette : « Election special », proclame une star-spangled banner à faire frémir la tripe républicaine hillbilly. On sait que le bonhomme, vieux cheval de retour s’il en est, pourrait nous vendre n’importe quoi armé de sa seule six-cordes. Il a ici le bon goût d’agrémenter son jeu imparable d’une vision pour le moins distanciée du rêve américain, et de certains de ses avatars du style Mutt (littéralement : cabot, clébard) Romney, cible soigneusement alignée du premier titre de l’album.
Régalez-vous, et pourquoi pas un sixième pour la route ? Nombre de commentateurs zavizés, dont certain(e)s se planquent parmi nous, ont consommé avec modération le « Following sea » de dEUS. Inégal, disparate, fleurant pas bon la chute de studio, et tutti quanti… Certes, mais c’est Deus, merde. Et Tom Barman. Et Anvers. Et contre tous. Voilà.

Perle du web : Un musée du son

Un musée du son et les bruits des technologies disparues ou presque …
Retrouvez le chant du Tamagotchi le dring du téléphone ou le cri du modem 😉

Autour de nous : rue de ménilmontant

Rue de Ménilmontant, à la hauteur de l’église Notre Dame de la Croix :

vue par googlemap ici

Coup de cœur BD : Herakles d’Edouard Cour

Nous restons dans l’Antiquité : après Thermae Romae, ses bains et la Rome d’Hadrien, voici Herakles, tome 1 d’Edouard Cour qui narre, est-il besoin de le préciser les aventures du dit héros.

Je suis sûre que vous connaissez tous la légende des 12 travaux d’Hercule – Héraclès en VO 🙂 – bon peut-être pas sur le bout des doigts pour réussir à énumérer les 12 tâches qu’il dut accomplir dans le bon ordre ou sans en oublier une mais vous voyez à peu près de quoi il s’agit !

Quel intérêt alors de raconter une énième fois cette histoire ? C’est justement parce que nous connaissons tous les aventures d’Héraclès que cette BD fonctionne aussi bien. Chaque fois que l’auteur nous surprend parce que nous n’imaginions pas les choses exactement comme ça ou par un trait de caractère du personnage ou encore dans le déroulement de l’histoire elle-même nous avons de plus en plus envie de lire la suite. Je vous rassure tout de suite, Héraclès est toujours un gars hyper costaud et bien bourrin (il faut bien ça pour réussir à étrangler un lion à mains nues) mais il n’est pas que cela…

©Edouard Cour

Sur le plan graphique aussi cette BD vaut le détour : Edouard Cour a fait le choix de dessiner en utilisant essentiellement les tons de rouge, de brun et de jaune qui ne sont pas sans rappeler les vases grecques. Vous savez, ces fameux vases à figures rouge sur fond noir ou… à figures noires sur fond rouge ! Les intitulés des tâches dans des encarts noirs entourés d’une frise à la grecque accentuent cette immersion dans la Grèce antique tout en faisant un petit clin d’œil au lecteur : et bien oui, dès qu’on parle de la Grèce antique, il faut caser ces fameuses frises quelque part ! Mais leur présence est tellement artificielle au milieu du récit qu’elles ne font que renforcer le regard critique et amusé de l’auteur…ou du lecteur.

Le dessinateur réussit aussi le tour de force de mélanger un dessin classique où nous suivons le héros à des cases plus intimistes : tout d’un coup, le décor se déforme pour nous montrer ce que perçoit Héraclès, le résultat est étonnant et prenant.

Superbe sur le plan graphique, cruellement drôle (l’ironie tragique n’est pas loin), de l’action à tour de bras…Qu’attendez-vous de plus pour vous jeter sur cet album ?

1=0 = KO en 4 rounds : chronique Rock

Elle n’est pas si grande, la famille du noise rock expérimental qui ose le chant en français. Alors immanquablement, dès l’entame d’une très compacte « Forteresse » -ou plus précisément, à la 17ème seconde du premier titre du EP, derrière on n’est pas loin du quart d’heure en apnée- la référence saute aux tympans : Michel Cloup – Arnaud Michniak, et leur constellation de groupes (Diabologum, Experience, Programme) aux guitares aussi tranchantes que le verbe.

Et quel verbe ! Petit conseil : si les tympans sus-cités sont novices, qu’ils ne se soucient pas trop de tout capter. Oppressante à souhait, l’atmosphère à elle seule vaut son pesant de venin addictif. Quant aux initiés, dont nous n’étions pas encore –le rouge nous en monte aux joues- ils s’étaient déjà fait laminer voici presque quatre ans, en neuf parpaings composant le bien nommé « Sec ». Cette fois, l’affaire est pliée en quatre uppercuts à l’épigastre. Enfin, quelque part par là…

Vous savez quoi ? Il y a, au cœur de cette hypnotique et implacable tuerie poétique, une adaptation très libre de « A prayer to God » de Shellac (ici, la reprise résolument fidèle de… Experience, comme on se retrouve!), avec son riant gimmick « fucking kill him ». Oui, LE Shellac, celui DE LE Steve Albini !! Eh bien vous n’allez pas le croire, c’est presque MIEUX !!! D’accord, on se calme. On respire à fond. On tempère. Disons alors que la version de 1=0 est moins hardcore, plus noisy à la sauce Fugazi, sur l’album « Red medicine » par exemple. Ou alors, plus près de chez nous, évoque les Angevins mythiques de Hint, les saxos en moins.

Nous littéraires (mdr) avancerons que la valeur ajoutée se situe pour beaucoup dans les textes. Fignolés au scalpel, et servis par la scansion rageuse d’Olivier Briand, parfois proche de celle de Zack de la Rocha (Rage Against The Machine, aaaaargh !!), ils donnent à ce EP une densité étonnante, dans la meilleure veine spoken word futuriste.

Quant à vous les matheux, au taf ! On vous laisse le soin de décortiquer cette équation trop complexe pour nous :

1=0 , soit Olivier Briand guitare-chant, Jildaz Lebras à la basse, Dylan Bendall aux guitares, King Q4 à la batterie. Aucun d’eux n’étant un perdreau de l’année, voici pour terminer une petite liste non exhaustive de leurs groupes passés et présents : Nolderise (Jildaz Lebras), Lab° (Dylan Bendall), Encre, The Konki Duet (Bertrand Groussard, aka King Q4).

Chapeau bas messieurs!

Et grand merci à Olivier Briand, au background moins anecdotique qu’il n’y paraît d’usager des bibliothèques parisiennes, de nous avoir procuré sans intermédiaire ce petit bijou -atwork inclus. Il est d’ores et déjà disponible dans la mini-sélection de cd empruntables durant la fermeture de la discothèque (réouverture le mardi 9 octobre)…

Thermae Romae

Notre dernier coup de cœur manga à la bibliothèque : Thermae Romae de Mari Yamazaki. Nous sommes déjà trois à l’avoir lu, à l’avoir adoré et à attendre impatiemment la suite !

Il s’agit d’un manga totalement atypique qui parle d’une activité dont les Japonais raffolent : l’art du bain.

Lucius Modestus est un architecte romain – spécialisé dans la création de thermes – qui vit à l’époque de l’empereur Hadrien ( 76-138 après J.-C.). Or, au moment où commence notre histoire, Lucius vient de perdre son travail. Pour se remettre de ce coup dur, il se rend aux bains et là, alors qu’il décide de devenir le meilleur architecte de bains de tout l’Empire romain, il tombe au fond du bassin…et se retrouve dans un établissement de bains japonais…à notre époque !

L’auteur Mari Yamazaki met en scène avec humour ce choc des cultures mais aussi, au fil des aller-retours de Lucius à travers le temps, les échanges culturels des plus fructueux entre Japon contemporain et Rome antique. A la lecture, on sent l’auteur passionnée par son sujet. Que se soit des petits détails architecturaux, une attitude, une coutume tout est fouillé et surtout le ton reste léger !

Ainsi, au fur et à mesure de la lecture vous apprendrez que non, la baignoire ce n’est pas pour se laver mais pour se détendre après s’être douché, qu’il existe des bains mixtes, réservés aux hommes, aux femmes… ou encore aux singes ! Bref c’est tout un univers qui ne nous est pas familier pour nous Européens mais qui fait parti intégrante de la vie japonaise…ou romaine.

Pour ceux d’entre vous qui n’aime pas consacrer des heures à leurs ablutions, rassurez-vous, les intrigues de la vie politique romaine ne vont pas tarder à rattraper notre architecte…à moins que ce ne soient ses problèmes avec sa femme !

Immergez-vous sans attendre dans l’univers vaporeux des bains grâce à Thermae Romae Tome 1 et Tome 2.

Nous l’attendons avec impatience mais, heureusement la suite est déjà en commande :)!

150 ans de la naissance de Claude DEBUSSY : nouveaux CD et petit parcours discographique

Il y a cent cinquante ans naissait Claude Debussy, un des génies les plus représentatifs d’un certain esprit français. Mélancolique, savant, impressioniste, ou tout simplement moderne, son langage a très vite conquis la gloire universelle. La Discothèque Couronnes a choisi de lui rendre hommage et vous propose une petite promenade discographique parmi ses oeuvres les plus marquantes :

Jeux (1913) : Créé par Pierre Monteux deux semaines avant le Sacre du Printemps de Stravinsky pour un ballet de Nijinsky. Public surpris et stupéfait devant tant d’audace musicale!
Audace, justement, que sublime si bien Boulez dans ce que Messiaen appelle un « marivaudage orchestral ».
La Mer (1905) : Bâtie autour de trois esquisses symphoniques qui agrègent d’innombrablessouvenirs maritimes. La musique y devient un monde mystérieux et secret qui s’invente en lui-même et se détruit à mesure.
Boulez encore pour l’acuité de sa lecture.

La Mer, Nocturnes, Jeux, Rhapsodie pour clarinette et orchestre / Claude Debussy / Orchestre de Cleveland / Pierre Boulez à la cote 3 DEB 27
A l’écoute, Jeux / Claude Debussy / Orchestre de Cleveland / Pierre Boulez

Mais aussi à la Bibliohèque : Images, prélude à l’après midi d’un faune, printemps/ Claude Debussy / Orchestre de Cleveland / Pierre Boulez à la cote 3 DEB 27

Douze études (1915) :
Pollini démontre que ces études cherchent l’épure, pas l’austérité. L’invention sonore du pianiste italien, sa maîtrise de l’architecture musicale sont ahurissantes.

20th century / Igor Stravinsky, Serge Prokofiev, Anton Webern, Luigi Nono, Arnold Schoenberg, Béla Bartok, Claude Debussy, Alban Berg / Maurizio Pollini
à la cote 311 POL

Chez Arturo Benedetti, dans les Etudes (1915) tout sidère par la précision du détail, la somptuosité de la pate sonore. La prise de son respecte comme jamais les timbres enchanteur de l’instrument.
Dans les Images (1905-1907) son jeu méticuleux et précis bénificie d’un toucher irisé, ferme ou capiteux, entraînent l’auditeur dans un voyage poétique d’une beauté tour à tour éblouissante et irréelle. Vous trouverez le célèbre enregistrement de 1971 :
Images / Arturo Benedetti Michelangeli
à la cote 3 DEB 11.11

Arturo Benedetti Michelangeli-Claude Debussy à l’écoute dans :
« les Préludes (1910-1913) : La fille aux cheveux de lin »
 » Children’s corner  »

Les Sonates (1915-1917) : le compositeur projetait à la fin de sa vie un cycle de six sonates. Il n’en écrira que trois : violoncelle-piano, flûte-alto-harpe, et violon-piano. Par l’idéal de clarté, d’élégance, la déclamation simple et naturelle voulant avant tout faire plaisir, elles constituent son testament esthétique.
Claude Debussy : Les 3 sonates / Jean-Pierre Rampal
avec Marielle Nordmann à la harpe, Patrice Fontanarosa au violon, Emile Naoumoff au piano , à la cote : 3 DEB 12
Making-of de la Sonate pour flûte, alto et harpe

Egalement disponible à la bibliothèque Couronnes, et reconnue pour sa singularité, l’intégrale des oeuvres pour piano de Debussy par Jean-Efflam Bavouzet à la cote 3 DEB 11.11.
Froudroyé par cette musique quand il la découvre à l’âge de trente ans, le pianiste dit avoir recherché dans son interprétation à la fois l’émotion et la clarté du jeu. Il a donné et donnera encore cette année de nombreux récitals consacrés au compositeur.
Nous vous proposons également de lire la très belle interview du pianiste Phillippe Cassard au journal Rue 89, Debussy c’est mon ami, (c’est accompagné d’une play-list !), et d’écouter le très beau disque qu’il a enregistré cette année avec Nathalie Dessay : Clair de lune , conscré aux mélodies de jeunesse du compositeur, disponible à la bibliothèque à la cote 3 DEB 31.